samedi 12 octobre 2013


 Le jeu des 12 Licornes

L'histoire:


Un groupe de 10 comédiens de 19 à 31 ans participent à une sorte d'audition collective où il leur est demandé de parler de leur intimité.
Comment apprendre à se connaître? Comment apprendre à connaître les autres? Comment apprendre à se construire, à se reconstruire?
Les dix acteurs se retrouvent au centre de ces questions, et apprennent petit à petit à se dévoiler, et, guidés par Maëli, à ouvrir leur monde intérieur au monde qui les entoure.
S'en résulte une pièce touchante et atypique, transportant son public d'anecdote en anecdote, vibrante de couleurs et de joie de vivre.
Dans le titre de la pièce, la « licorne » représente ici la somme des différentes personnalités de ce récit. Le « jeu » évoque les jeux d'enfants, le jeu d'acteur mais également “le jeu des sept familles”. Le jeu des 12 Licornes évoque ainsi une famille aux multiples ramifications et aux multiples possibilités de jeu.




Note d'intention 

Depuis enfant, je suis attirée irrémédiablement vers les autres. Je veux savoir ce qu'ils mangent, ce qu'ils pensent mais plus que tout, je veux savoir à quoi ils rêvent. J'aime ce qu'ils gribouillent, même lorsqu'ils font des petits dessins dans la marge de leurs carnets; j'aime ce qu'ils portent comme vêtements, quels accessoires ils trimbalent toujours avec eux; quels livres sont sur la table de chevet; quelle chanson ils fredonnent sous la douche; quel plat ils aiment cuisiner; quelle musique ils écoutent en travaillant; quels tics possèdent-ils; quels films regardent-ils en boucle. Depuis enfant, j'ai besoin de mettre en scène des histoires, des images ou des sensations. J'imagine ou je vois quelque chose et je souhaite le transposer dans le réel, que cela soit sous forme plastique (roman photos, film, Bd, conte illustré, peintures, installations, mises en scènes de théâtre, chorégraphies), ou littéraires (scénarios, contes, écritures diverses, chansons).
Je me pose ainsi des questions sur le monde intérieur ou sur l'intériorité des individus. Que se passe-t-il dans leurs têtes, qu'est-ce qui se cache derrière l'enveloppe corporelle ? Il s'agit de rendre leur monde intérieur, visible (par les mots, les images, les gestes, les sons, les objets...).
Depuis la première année en école d’arts (l’atelier de Sèvres), je m’intéresse visuellement aux relations qui existent entre un individu et un groupe. Après avoir bifurqué en licence de cinéma documentaire à Bordeaux 3 (suite à un diplôme d’animateur culturel spécialisé en arts thérapie) ; on m’a offert la possibilité de réaliser un projet filmique particulier en dernière année.
J’en ai profité pour mieux développer cette thématique en mettant en place un dispositif qui permettait à dix personnes de réaliser un film de trois minutes sur un thème commun.
Au sein de ce dispositif, nous avions seulement une semaine pour tourner et une semaine pour monter. Nous avons alors tout réalisé avec les moyens du bord en travaillant comme un collectif. Chacun passait d’un rôle à l’autre : cameraman, monteur, acteur, figurant, producteur, scénariste…
Cette aventure artistique a permis de mettre en avant l’idée d’émergence du singulier à travers le groupe. (Cf. Le site www.10gorilles.com).

Ce travail de fin d’étude m’a donné l’envie de continuer dans cette optique en développant un projet théâtral avec à nouveau un groupe de 10 personnes. Cette fois, l'idée m'est venue de travailler sur le thème de l'identité grâce à mon amie Caroline m'a dit un jour, lors d'une session musicale:”J'ai l'impression qu'on se connaît sans se connaître. En revanche, il semble que l'on se rencontre à travers la musique que l'on fait ensemble.”
Comment mieux se connaître ? Que faut-il confier, partager? Comment mieux se rencontrer ?
Qu'est ce qu'on raconte de soi ? CV, ID, rêves de la veille, chanson, mouvement, son, déguisement, meilleur souvenir, pire souvenir, souvenir d’enfance...Nous sommes donc partis d’un questionnaire commun (LE questionnaire) que chaque individu a complété de la manière la plus précise possible. C'est à partir de ce questionnaire que nous avons construis un récit commun.
Le thème principal de la pièce est donc de faire émerger le singulier du groupe. Le thème sous-jacent serait « le moi et les autres ». Ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est le fait qu'un échantillon d'individus peut évoluer via le travail collectif (comme dans la pièce Before your very eyes). En quoi un groupe soudé et motivé par le même objectif, peut laisser émerger les personnalités ? Ce qui me questionne, ce sont les interactions des uns par rapport aux autres. Comment se construit-on dans un groupe? Il semble qu'on se construise à la fois contre les autres et avec les autres.
Comment ai-je choisi les comédiens et le reste de l'équipe ? Même si je me réfère à des ouvrages sociologiques et à certaines méthodes documentaires ; je n'ai pas cherché à trouver un échantillon de personnes si différentes que cela. En vérité, j'ai choisi des personnes que j'ai longuement observé d'abord en 1ère année (Mohamed, Lucien, Aliocha, Alik, Ye) puis en 2ème année de cursus (Lace, Capucine, Roxane, Maroussia, Valentin, Mélodie). Comme pour le projet des 10 Gorilles; j'ai voulu travailler avec des gens que je fréquentais au quotidien et qui faisaient les mêmes études que moi. Je me suis simplement dis qu'il y avait peu de chances pour que je puisse travailler hors d'un cadre scolaire avec autant de liberté et si peu de finances dans un futur proche. Une fois hors de l'école, il n'est pas aisé de se permettre ce genre de projet pour des questions financières en premier lieu. J'ai donc toujours considéré l'école d'arts comme un laboratoire de luxe.
Il faut ajouter que j'aurais souhaité travailler avec un plus grand groupe de personnes et pas obligatoirement des comédiens. J'ai donc fait appel à plusieurs acteurs de l'extérieur que j'ai filmé en train de raconter des anecdotes qui leur ressemblent. Ces anecdotes sont soit des anecdotes que j'avais en mémoire soit des anecdotes stimulées par la lecture du questionnaire. Ceux qui n'étaient pas sur Paris m'ont raconté ou m'ont écrit des anecdotes.
Autre point dans le choix du casting, je considérais ces jeunes comédiens comme des personnes courageuses et intègres. Ce que j'attendais de ce groupe; c'était un élan solidaire et bienveillant. Ce qui m'intéressais, c'était aussi le côté brut de chacun, sa fragilité, ses maladresses...Enfin, j'aimais encore l'idée que ce groupe soit hétérogène et offre une mosaïque sensorielle.
Mon utopie artistique était que la pièce devienne une hybridation de ces trois projets : La chambre d'Isabella de Jan Lauwers, Le dernier spectacle de Dave Saint Pierre (Sans titre) et Before you very eyes de Bob Squad and Campo.


 

L'équipe du Jeu des 12 Licornes

Alik

Aliocha

Capucine

Lace

Electonicus Flutus

Lucien

Maroussia

Mélodie

Roxane

Valentin

Ye