Le jeu des 12 Licornes
L'histoire:
Un
groupe de 10 comédiens de
19 à 31 ans participent
à une sorte d'audition collective où il leur est demandé de parler
de leur intimité.
Comment
apprendre à se connaître? Comment apprendre à connaître les
autres? Comment apprendre à se construire, à se reconstruire?
Les dix acteurs se retrouvent au centre de ces questions, et apprennent petit à petit à se dévoiler, et, guidés par Maëli, à ouvrir leur monde intérieur au monde qui les entoure.
Les dix acteurs se retrouvent au centre de ces questions, et apprennent petit à petit à se dévoiler, et, guidés par Maëli, à ouvrir leur monde intérieur au monde qui les entoure.
S'en
résulte une pièce touchante et atypique, transportant son public
d'anecdote en anecdote, vibrante de couleurs et de joie de vivre.
Dans
le titre de la pièce, la « licorne » représente ici la
somme des différentes personnalités de ce récit. Le « jeu »
évoque les jeux d'enfants, le jeu d'acteur mais également “le jeu
des sept familles”. Le jeu des 12 Licornes évoque ainsi une
famille aux multiples ramifications et aux multiples possibilités de
jeu.
Note d'intention
Depuis enfant, je suis
attirée irrémédiablement vers les autres. Je veux savoir ce qu'ils mangent, ce
qu'ils pensent mais plus que tout, je veux savoir à quoi ils rêvent. J'aime ce
qu'ils gribouillent, même lorsqu'ils font des petits dessins dans la marge de
leurs carnets; j'aime ce qu'ils portent comme vêtements, quels accessoires ils
trimbalent toujours avec eux; quels livres sont sur la table de chevet; quelle
chanson ils fredonnent sous la douche; quel plat ils aiment cuisiner; quelle
musique ils écoutent en travaillant; quels tics possèdent-ils; quels films
regardent-ils en boucle. Depuis enfant, j'ai besoin de mettre en scène des
histoires, des images ou des sensations. J'imagine ou je vois quelque chose et
je souhaite le transposer dans le réel, que cela soit sous forme plastique
(roman photos, film, Bd, conte illustré, peintures, installations, mises en
scènes de théâtre, chorégraphies), ou littéraires (scénarios, contes, écritures
diverses, chansons).
Je me pose ainsi des
questions sur le monde intérieur ou sur l'intériorité des individus. Que se
passe-t-il dans leurs têtes, qu'est-ce qui se cache derrière l'enveloppe
corporelle ? Il s'agit de rendre leur monde intérieur, visible (par les
mots, les images, les gestes, les sons, les objets...).
Depuis la première année
en école d’arts (l’atelier de Sèvres), je m’intéresse visuellement aux
relations qui existent entre un individu et un groupe. Après avoir bifurqué en
licence de cinéma documentaire à Bordeaux 3 (suite à un diplôme d’animateur
culturel spécialisé en arts thérapie) ; on m’a offert la possibilité de
réaliser un projet filmique particulier en dernière année.
J’en ai profité pour
mieux développer cette thématique en mettant en place un dispositif qui
permettait à dix personnes de réaliser un film de trois minutes sur un thème
commun.
Au sein de ce dispositif,
nous avions seulement une semaine pour tourner et une semaine pour monter. Nous
avons alors tout réalisé avec les moyens du bord en travaillant comme un
collectif. Chacun passait d’un rôle à l’autre : cameraman, monteur, acteur,
figurant, producteur, scénariste…
Cette aventure artistique
a permis de mettre en avant l’idée d’émergence du singulier à travers le
groupe. (Cf. Le site www.10gorilles.com).
Ce travail de fin d’étude
m’a donné l’envie de continuer dans cette optique en développant un projet
théâtral avec à nouveau un groupe de 10 personnes. Cette fois, l'idée m'est
venue de travailler sur le thème de l'identité grâce à mon amie Caroline m'a
dit un jour, lors d'une session musicale:”J'ai l'impression qu'on se connaît
sans se connaître. En revanche, il semble que l'on se rencontre à travers la
musique que l'on fait ensemble.”
Comment mieux se
connaître ? Que faut-il confier, partager? Comment mieux se rencontrer ?
Qu'est ce qu'on raconte de soi ? CV, ID, rêves de la veille, chanson, mouvement, son, déguisement, meilleur souvenir, pire souvenir, souvenir d’enfance...Nous sommes donc partis d’un questionnaire commun (LE questionnaire) que chaque individu a complété de la manière la plus précise possible. C'est à partir de ce questionnaire que nous avons construis un récit commun.
Qu'est ce qu'on raconte de soi ? CV, ID, rêves de la veille, chanson, mouvement, son, déguisement, meilleur souvenir, pire souvenir, souvenir d’enfance...Nous sommes donc partis d’un questionnaire commun (LE questionnaire) que chaque individu a complété de la manière la plus précise possible. C'est à partir de ce questionnaire que nous avons construis un récit commun.
Le thème principal de la
pièce est donc de faire émerger le singulier du groupe. Le thème sous-jacent
serait « le moi et les autres ». Ce qui m'intéresse tout
particulièrement, c'est le fait qu'un échantillon d'individus peut évoluer via
le travail collectif (comme dans la pièce Before your very eyes). En
quoi un groupe soudé et motivé par le même objectif, peut laisser émerger les
personnalités ? Ce qui me questionne, ce sont les interactions des uns par
rapport aux autres. Comment se construit-on dans un groupe? Il semble qu'on se
construise à la fois contre les autres et avec les autres.
Comment ai-je choisi les
comédiens et le reste de l'équipe ? Même si je me réfère à des ouvrages
sociologiques et à certaines méthodes documentaires ; je n'ai pas cherché à
trouver un échantillon de personnes si différentes que cela. En vérité, j'ai
choisi des personnes que j'ai longuement observé d'abord en 1ère année
(Mohamed, Lucien, Aliocha, Alik, Ye) puis en 2ème année de cursus (Lace,
Capucine, Roxane, Maroussia, Valentin, Mélodie). Comme pour le projet des 10
Gorilles; j'ai voulu travailler avec des gens que je fréquentais au
quotidien et qui faisaient les mêmes études que moi. Je me suis simplement dis
qu'il y avait peu de chances pour que je puisse travailler hors d'un cadre
scolaire avec autant de liberté et si peu de finances dans un futur proche. Une
fois hors de l'école, il n'est pas aisé de se permettre ce genre de projet pour
des questions financières en premier lieu. J'ai donc toujours considéré l'école
d'arts comme un laboratoire de luxe.
Il faut ajouter que
j'aurais souhaité travailler avec un plus grand groupe de personnes et pas
obligatoirement des comédiens. J'ai donc fait appel à plusieurs acteurs de
l'extérieur que j'ai filmé en train de raconter des anecdotes qui leur
ressemblent. Ces anecdotes sont soit des anecdotes que j'avais en mémoire soit
des anecdotes stimulées par la lecture du questionnaire. Ceux qui n'étaient pas
sur Paris m'ont raconté ou m'ont écrit des anecdotes.
Autre point dans le choix
du casting, je considérais ces jeunes comédiens comme des personnes courageuses
et intègres. Ce que j'attendais de ce groupe; c'était un élan solidaire et
bienveillant. Ce qui m'intéressais, c'était aussi le côté brut de chacun, sa
fragilité, ses maladresses...Enfin, j'aimais encore l'idée que ce groupe soit
hétérogène et offre une mosaïque sensorielle.
Mon utopie artistique
était que la pièce devienne une hybridation de ces trois projets : La
chambre d'Isabella de Jan Lauwers, Le dernier spectacle de Dave Saint
Pierre (Sans titre) et Before you very eyes de Bob Squad and
Campo.
L'équipe du Jeu des 12 Licornes
Alik |
Aliocha |
Capucine |
Lace |
Electonicus Flutus |
Lucien |
Maroussia |
Mélodie |
Roxane |
Valentin |
Ye |